Exemple de séance de thérapie pour vaincre la cynophobie.
La cynophobie n’est pas une simple peur des chiens. Si la cause peut être liée à une mauvaise expérience comme une attaque ou une morsure ce n’est pas toujours le cas. Parfois elle ne s’explique pas. C’est une véritable angoisse accompagnée de signes physiques telle que transpiration, accélération du rythme cardiaque, pleurs. A chaque rencontre avec un chien l’enfant peut réagir démesurément, adopter un comportement inadaptés voir dangereux… La raison n’est plus de mise, seule la fuite en urgence est possible. C’est un problème envahissant car chaque décision de la vie quotidienne est pesée en fonction de la présence possible de chiens : L’enfant refuse les invitations chez ses amis, Evite les lieux fréquentés par des chiens
Les parents sont souvent démunis face aux réactions de leur enfant : Le raisonner en lui expliquant que l’animal est gentil ou en laisse, ne sert à rien. Le forcer à s’approcher et à le caresser n’est pas envisageable.
Voici un exemple d’une première séance pour un enfant atteint de phobie des chiens :
Au téléphone, les parents me demandent conseil pour leur enfant victime de cynophobie. Cette peur intense l’empêche de vivre normalement, de sortir de chez lui, d’aller chez des amis ou dans sa famille, de se promener à la campagne, à la ville, de rester dans un restaurant si il y a un chien quelque part sous une table… Sa vie et celle de ses parents sont devenues très compliquées !
A son arrivée, Eddy 12 ans ne peut pas sortir de la voiture.
Pourtant c’est un petit garçon vif, intelligent, gai et sociable. Pourtant il vient de faire 1h30 de route !
Pourtant, Il est heureux de faire la démarche de venir me voir accompagné de ses parents.
Oui mais voilà : Eddy a tellement peur des chiens, que bien que les miens soient à l’intérieur de la maison. Il sait qu’ils ne sont pas loin. Si il tend l’oreille au mauvais moment il pourrait les entendre. Sa peur est plus forte que sa raison et l’empêche de sortir de la voiture…
Comment l’aider ?
Je lui propose quelques exercices de braingym pour que le cerveau passe du mode « urgence mortelle » au mode analyse de la situation/réflexion/logique…
5 minutes plus tard, légèrement détendu (faut le dire vite ! ) La confiance s’installe et son cerveau repasse en mode analyse : Les chiens n’apparaissent pas donc je peux descendre de voiture.
Pendant une demi-heure nous discutons à table, dehors à l’ombre d’un arbre, sans chien. Quand Eddy était petit, maman pas trop rassurée fait un geste de protection en présence d’un chien. Le ver est dans le fruit et fait son chemin…. Si du plus jeune âge à l’âge adulte, les histoires se ressemblent, chaque phobie reste unique.
Je lui explique que mon but n’est pas de le convaincre d’aimer les chiens. J’aimerais qu’il devienne une personne capable de vivre normalement, pour qui la présence d’un chien n’est plus un problème ; et qui, si il en croise un de façon fortuite, sache prendre la mesure de la situation et se protéger des risques de morsures si cela s’avère nécessaire.
Je lui propose donc d’apprendre à « lire le chien » mettre du sens sur ses attitudes, connaitre son mode d’emploi, ses émotions (Ah bon ? ça a des émotions un chien ? s’étonnent les parents !)
Je détricote les idées reçus d’Eddy et de ses parents.
Tous le monde semble se détendre. On passe à la pratique ?
Je propose à Eddy différents types de perchoir (coup de chance il n’a pas le vertige ! ) et monte en haut d’un toboggan cabane. J’ai son autorisation de sortir Doodle en laisse, un caniche femelle croisé cavalier King Charles de 15kg, blanche et bouclée, (la version agneau du chien) à une distance raisonnable de 15m environ. Elle est spécialement formée à ce genre d’exercice et reste couchée sans bouger sauf si je lui demande quelque chose.
Nous jouons ensemble à différents jeux spécifiquement créés pour permettre au cerveau de se reprogrammer différemment. Doodle a le droit de se rapprocher petit à petit sans jamais aller au-delà des limites d’Eddy.