Histoire de la zoothérapie

 

 

 

Histoire de la zoothérapie

 

Si l’on s’accorde généralement sur le fait que le premier travail de recherches formelles a été fait par le docteur Boris Levinson, l’utilisation des animaux est bien plus ancienne.

 

Selon ce chercheur, la zoothérapie s’explique par le fait que les animaux donnent aux personnes handicapés ou âgées ce que nous ne parvenons pas à leur prodiguer.

 

Ils seraient la source de soulagement pour ces individus, de plaisir et nous rappellent nos origines. En parlant d’origines, remontons dans le temps pour revenir sur l’histoire de la zoothérapie…

 

 

 

La genèse n’a pas de date précise

 

Il n’y a pas dans notre calendrier un jour annoté d’une croix rouge qui marquerait le début de l’histoire de la zoothérapie. On considère parfois qu’elle débute avec la révolution industrielle au 18ème siècle, et parfois bien avant avec les groupes de chasseurs.

 

Il n’y a donc pas de document ou d’étude nous donnant une quelconque temporalité. Si l’on se fie aux croyances communes, les chasseurs ont souvent accordé quelques super-pouvoirs aux animaux. Les animaux ont donc été reconnus pour certaines qualités dès les débuts de l’existence humaine.

 

Toujours basé sur ces pratiques issues d’un mélange de magie et de religion, on sait en revanche que les Grecs utilisaient les chevaux pour soigner l’esprit des grands malades.

 

Les premiers usages thérapeutiques

Les animaux auraient été utilisés dès le moyen-âge comme un véritable support de soin. Cela se passe à Gheel, en Belgique, lorsque l’on décide de responsabiliser les malades en les chargeant des soins d’oiseaux et autres animaux de ferme. Il n’y avait alors pas d’intervenant en zoothérapie en tant que tel, mais les animaux jouaient déjà un rôle direct dans le ‘’traitement’’.

 

 

Un grand bond jusqu’au 18ème siècle, un support d’amélioration des conditions de vie

 

Il semblerait que le plus ancien cas de zoothérapie dont nous nous rappelons remonte aux expériences de William Tuke. En 1796, choqué par les conditions de vie des sans-abris et des malades mentaux, il va créer York Retreat, en Angleterre.

 

Les résidants peuvent alors évoluer dans un lieu sécurisé et interagir avec certains animaux (rongeurs, oiseaux…). Ceux-ci vont peu à peu changer d’attitude, des déambulation sans but et des crises d’angoisse et de violence, ils vont commencer à prendre soins des animaux, faire preuve de plus de concentration et d’une plus grande estime de soi.

 

 

 

Suite en 1867, en Allemagne

 

Les animaux vont ensuite être utilisés chez nos voisins germanophones, à Bielefeld. Les patients sont alors des enfants et des adultes épileptiques. L’équipe de soin va alors chercher à les apaiser et à développer leur contrôle de soi via la mise en relation avec différents animaux (chevaux, chiens, chats, oiseaux…).

 

 

 

Les Etats-Unis, adoptent la médiation animale en 1919

 

Après la guerre, les hôtels psychiatriques sont débordés et les médecins de l’armée cherchent des alternatives efficaces aux traitements existants. Dans ce contexte, ils vont introduire des chiens auprès des pensionnaires de l’hôpital St. Elizabeth à Washington DC.  

 

photo de sigmond freud le premier zoothérapeute psychologue

 

Sigmund Freud comme premier psychologue en zoothérapie

 

En 1937, le célèbre psychologue explique que les enfants se sentent parfois aussi proches des animaux que de leurs propres parents. Il va utiliser sa chienne Jo-Fi dans ses pratiques médicales, basé sur l’idée que sa chienne pouvait juger avec bien plus de précision le caractère d’un individu. En plus de cela, il remarque que la présence de l’animal apaise les enfants et va utiliser cette vertu dans ses travaux.

 

 

 

La croix rouge américaine saute sur l’occasion

 

3 ans plus tard, la croix rouge américaine et l’armé de l’air mettent en place une ferme dans laquelle les vétérans blessés et malades pourront prendre soin des animaux. Les soldats étaient sous le choc de la guerre, sujets aux crises d’angoisse et victime d’un important manque de concentration (entre beaucoup d’autre). Les deux organismes vont alors observer que les interactions avec les animaux facilitent la concentration et la rémission.

 

 

 

Le premier véritable chercheur arrive en 1950, j’ai nommé Boris Levinson !

 

Ce psychologue est celui que l’on connaît, celui dont parlent les journaux. Il est l’un des premiers à étudier scientifiquement le rôle d’intermédiaire que peut constituer l’animal.

 

 

La base de son travail repose sur les réactions de l’Homme en présence d’un animal. Il va alors chercher à renforcer l’aspect positif de cette réaction chez les personnes particulièrement fragiles ou vulnérables.

 

 

Le but de son travail est à terme de construire une méthode scientifique pour apporter des solutions alternatives aux équipes soignantes traitant les enfants en difficultés, les handicapés sociaux, mentaux ou physiques.

 

 

 

Ange Condoret prend le relais en 1976

 

C’est en France que ce vétérinaire va créer sa propre méthode de zoothérapie auprès d’enfants souffrant de problèmes de langage plus ou moins prononcés. Son but est d’utiliser les animaux comme catalyseur pour établir une communication non-verbale avec les patients.

 

Les enfants vont alors toucher, sentir, entendre et voir les différents animaux qu’on leur présente. En plus de favoriser le développement de la communication chez certains, sa technique permettrait de détecter les troubles du langage bien plus rapidement.

 

 

 

Années 80 : apparition au Québec

 

Enfin, après la Belgique, l’Allemagne, la France et les Etats-Unis, c’est au tour du Québec de s’initier à la zoothérapie dans les années 1980. Ils sont aujourd’hui en avance sur ces différents pays car ils proposent des formations certifiées d’Etats (pas moins de 600 heures) ce qui leur a construit une solide réputation en matière de médiation animale.

 

 

 

En conclusion sur les origines et l’avenir de la zoothérapie

 

Les animaux sont utilisés pour différentes vertus depuis bien longtemps, mais nous tardons à l’admettre scientifiquement. Qu’une séance soit basée sur des chats, des chiens ou autres, des études de toutes sortes se poursuivent.

 

Il n’existe, à ce jour, pas de diplôme officiel en France. Le Canada est en avance à ce sujet et se dirige vers une reconnaissance du métier de zoothérapeute.

 

Je pense que nous pouvons prédire une belle suite à la zoothérapie, la qualité des interventions s’améliore chaque année, les centres hospitaliers s’ouvrent à ces pratiques non-médicamenteuse…

 

Restons donc optimiste. Développons nos connaissances à ce sujet, il est grand temps, car ce type de soin est sous notre nez depuis des années.