Définition de la Médiation Animale (fondation SOMMER) : La Médiation Animale est la recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle entre un bénéficiaire, un animal choisi, et un professionnel.
En avril 2021, Claire Grillet et Anne-Lise Durand sont intervenues en milieu carcéral avec leurs quatre chiens. Les séances se sont déroulées sur 4 jours consécutifs avec différents groupes de travail. Chaque participant était motivé et en soif d’apprendre. Le projet du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) était de pouvoir expérimenter le lâcher prise, la manière de communiquer avec autrui, la gestion des émotions ou la notion de consentement.
1 : Stimuler la communication
Dans la situation d’isolement provoquée par l’incarcération, la médiation animale permet de rétablir un lien entre la personne et son entourage.
Les séances ont permis à certains détenus d’apprendre à communiquer avec bienveillance. L’enjeu a été de leur faire prendre conscience de la « politesse des chiens », de leurs signaux de stress et d’adapter leur comportement en fonction de ces messages canins : c’est-à-dire, rassurer le chien s’il en a besoin ou stopper l’activité en cours si le chien ne veut plus participer…
2 : Se réhabiliter
L’animal ne porte pas de jugement, il permet à la personne de reprendre confiance en elle-même et envers les autres. Cela facilite le lâcher prise et l’expression des émotions.
Chaque participant a une problématique différente, une histoire et un passé avec de potentiels traumatismes sur lesquels Claire et l’équipe du SPIP travaillent. Les animaux n’ont pas la capacité de juger autrui, il est alors plus facile pour les détenus de lâcher prise et de communiquer avec eux. A terme, il s’agira non-seulement de communiquer avec les chiens, mais aussi d’apprendre à interagir avec d’autres personnes.
3 : Retrouver sa place dans la société
La communication non-verbale est primordiale dans nos rapports sociaux.
Les chiens engendrent des rapports différents.
Les détenus assimilent alors comment se comporter avec les autres en repérant les besoins de chacun pour ainsi savoir les respecter. Ces séances permettent de mettre en avant les qualités de chacun, mais également de constater les problèmes auxquels ils font face, qu’il s’agisse d’un besoin d’affection, d’une mauvaise manière de communiquer, d’un manque de lâcher prise ou de leur difficulté à exprimer leurs émotions.
Les détenus doivent se montrer justes, s’interroger sur comment communiquer avec l’animal, sur leur besoin d’être aimé ou encore, comment se faire écouter sans crier… Ainsi, Claire, Anne-Lise et l’équipe du SPIP ont pu faire le parallèle entre les exercices avec les chiens et la vie de tous les jours. L’objectif étant que les détenus apprennent à lire le comportement des autres pour reconnaître lorsqu’une personne est agacée ou dérangée par exemple.
Toute l’équipe se mobilise pour transmettre aux détenus, la notion de consentement et de politesse. Par exemple, il s’agira de savoir quel positionnement adopter vis-à-vis des chiens (proximité rassurante ou distance).
Communiquer avec bienveillances, sans agressivité, la notion de consentement sont des enjeux importants pour retrouver sa place dans la société.
D’après l’équipe d’accompagnement qui construit le projet avec Claire ; « Les animaux ont un véritable rôle de médiateur : Ils changent l’ambiance en détention » simplifient les rapports humains, et permettent d’aborder plus facilement des thèmes plus intimes. Suite à cette expérience 100 pour 100 validée par les détenus et l’équipe du SPIP, Un nouveau projet est en cours d’élaboration pour les mois à venir…