Médiation animale : comment agir auprès d’enfants victimes ou témoins de violence ? 

Médiation animale et enfants victimes ou témoins de violence ? 

 

Les enfants témoins et/ou victimes de violence au sein de leur foyer ou à l’extérieur peuvent vivre une perte de repères : Qu’est ce qui est autorisé/qu’est ce qui ne l’est pas ? Quelles sont ces émotions que je refoule ?

Quels sont les comportements interdits / ou socialement adaptés ?

Quelle est la place à laquelle j’ai droit ? Ma parole est-elle entendue ? Comment faire respecter mon espace personnel ? Ai-je de la valeur ?…

 

 

Une approche appaisante et socialisante

 

La médiation animale peut être une aide précieuse pour aider ces enfants à reconstruire leurs repères, restaurer l’estime de soi, réapprendre le respect de l’autre…

Les séances sont animées par Claire Grillet psychomotricienne, et rythmées par des temps informels (interactions spontanées, observations, paroles) et des temps de jeux.

 

Apprendre à respecter et ressentir les besoins de l’autre 

Les interactions chien/enfant spontanées vont susciter joie, peur, envie de contact, de câlin, besoin de distance…

 C’est l’occasion de reconnaître, nommer, exprimer et respecter ses propres émotions : J’ai peur, je suis excité, je suis fier de moi…

Les séances en groupe donnent la possibilité aux enfants de reconnaitre et respecter les émotions chez les autres membres du groupe

Et bien sur, avec l’aide de l’encadrant, puis seul, apprendre à reconnaitre les signaux d’apaisement des animaux, leurs besoins et les respecter.

Chien langue pendante qui attend devant un jeune qu'il lui relance la balle

Tu as besoin de reprendre ton souffle ?

 

Sas de repos émotionnel 

Le chien vit dans l’instant présent, ne fait qu’une chose à la fois, et se réjouit des petites choses. Comme par mimétisme, l’enfant se laissera facilement emporter par ce type de fonctionnement. En effet, la présence du chien occupe l’esprit et laisse peut de place pour penser à autre chose.

Le bénéficiaire laisse de côté soucis, inquiétudes, mauvais souvenirs et, le temps de la présence des chiens, se créer un « sas de repos émotionnel ».

Identifier l’impact de son attitude et de son comportement sur l’animal et canaliser l’instabilité émotionnelle

Les règles du bon déroulement des séances sont expliquées et rappelées,  notamment que faire mal aux animaux ou aux autres personnes est absolument interdit.

Pendant les temps de jeu, l’attitude, le geste, le ton, le regard, sont primordiaux pour que les chiens comprennent la demande et aient envie de la réaliser. Les enfants apprendront à s’ajuster :

 Ils prendront conscience 

–  que s’énerver et crier, sont des comportements inutiles et inappropriés

– que les chiens sont sensibles à l’expression de notre joie, à nos mots d’encouragement et de félicitation.

– qu’un comportement calme et posé facilite la réussite des exercices.

Doodle le chien mediateur à l'écoute de la prochaine consigne...

Le chien comprend mieux lorsque l’ordre est donné de façon calme claire et posée.

 

 

Redonner un sens positif au contact corporel

Un rôle du thérapeute : Canaliser les contacts corporels entre les bénéficiaires et les animaux : Proscrire certains gestes, (dangereux ou douloureux) et les remplacer par d’autres : caresser, flatter. En médiation animale, l’enfant apprend le sens des gestes : des caresse pour dire bonjour, pour dire pardon (si on a marché sur la patte d’un chien), des caresses pour dire au revoir et merci… Le contact physique devient synonyme de respect, d’égard et d’affection.

 

 

Favoriser le développement de l’estime de soi.

Pendant les temps de jeu, les enfants vivront des moments de réussite  (faire sauter un obstacle au chien, le faire passer dans un tunnel, le faire monter sur une table…)  Ces  réussites nourrissent triplement l’estime de soi :

– Parce que chaque obstacle franchi par le chien, est une victoire que l’enfant porte à son actif.

– En exécutant son ordre, le chien signifie à l’enfant qu’il est écouté, que sa demande est prise en compte,  que sa parole à une valeur.

– Parce que réussir un exercice avec un chien c’est vivre une expérience d’équipe particulière où l’enfant est le leader de son binôme.

 

 

… et un sentiment de confiance en soi.

–  Le térapeut propose des situations où il n’y a pas d’esprit de compétition entre enfants mais au contraire de l’entraide. 

– Pendant un exercice, en cas d’échec, le chien peut en endosser la responsabilité sans se formaliser.

Si l’exercice réussit, j’ai l’impression que j’ai de la valeur mais si l’exercice rate c’est que c’est trop dur pour le chien… 

 

Pour une vision plus « globale » de la médiation animale, je vous invite à observer mon article sur la médiation animale en 2018-2019.